GRAN CANARIA, UN continent miniature au milieu de L’ Atlantique
Las Palmas de Gran Canaria et ses 400 000 habitants… pourtant la ville semble vide, sage, calme, tamisée, heureuse et tranquille. Deux des plus grands quartiers se font face, Vegueta et Triana, non loin de la grand-route qui longe la mer jusqu’au port puis, plus loin, la presqu’ile La Isleta.
Se faufiler dans les ruelles pavées, deviner les deux tours de la Cathédrale de Santa Ana, dont la construction a commencé en 1500. Les gens discutent, sont assis sur ses nombreuses terrasses typiquement espagnoles… au milieu des rues. Apaisés, semblent-ils, ils boivent leur bière Tropical et profitent de la météo, souvent clémente.
Il s’en passe de choses à Las Palmas de Gran Canaria : des festivals de musique classique, des musiciens dans les rues, des expositions, des boutiques où flâner, des bâtiments Art Nouveau à regarder, des théâtres ouverts et des rooftops à ne pas manquer pour savourer ce doux climat.
Dormir dans l’une des spacieuses et modernes chambres de l’hôtel Suites 1478 nous charme et nous endort au son des cloches de Santa Ana.
Grand Canaria, l’une des huit iles de l’Archipel des Canaries… Ah tenez, saviez-vous que les Canaries signifient « Iles aux chiens » ? Oublions donc définitivement les oiseaux jaunes et restons concentrés sur les chiens. L’emblème de la bière Tropical n’est-il d’ailleurs pas un chien vert et blanc ? Si.
Non loin de la Cathédrale, apparaissent deux grands noms alors que nous levons les yeux vers les murs colorés des immeubles et des maisons de la ville. Le ténor Alfredo Krauss y est né en 1927, Christophe Colomb y est passé à trois reprises. La Casa de Colon, beau musée aux splendides patios, est tenue par un couple de perroquets, les maîtres des lieux. Ce musée regroupe quatre maisons historiques, ayant appartenu aux premiers gouverneurs de Gran Canaria, et raconte les trois escales du navigateur en 1492, 1493 et 1502.
Longer le nord de l’île, mer à droite, montagnes à gauche. La route choisie nous mène à Cenobio, site incroyable construit au 11ème siècle par les berbères qui vivaient là. Ce sont des greniers collectifs avec plus de 350 cavités disposées sur plusieurs niveaux dans la roche pour abriter leurs récoltes de céréales, principale ressource de l’île. Lieu parfaitement adapté aux visiteurs, il est toujours fascinant de comprendre le passé de l’île et de voir les efforts des habitants de l’ile aujourd’hui pour la sauvegarde de ce lieu.
Reprendre la route, ne pas connaître la suite… et arriver à Santa Maria de Guia, ville au nord-ouest de l’île. Teresa nous accueille à la Bodega, une cantine-épicerie depuis 1911, nous sert un verre de vin et toutes sortes du Queso de Flor, fromage réalisé par de la présure végétale, pas n’importe laquelle : la fleur de chardon. Goûtez-y ! A toute heure de la journée, c’est bon et on le savoure.
Après un déjeuner dans les hauteurs au restaurant Casa Romantica, nous visitons un vignoble splendide, avec des vignes bien-sûr mais aussi des caféiers et des manguiers. On aura rarement gouté d’aussi succulentes mangues. Le Queso de Flor pourra attendre.
Quelques kilomètres nous séparent maintenant d’Agaete, petite ville de marins aux bateaux de pêche et à la plage de sombres galets. On aperçoit aussi l’embarcadère du ferry dans le port de Las Nieves. Quel calme… et quelles couleurs blanches et bleues sur les murs de cette ville ! Pourtant autour d’elle, d’impressionnantes falaises sombres plongent dans la mer.
Et puis, une jolie découverte : trois piscines naturelles nommées Las Salinas, reliées par des tunnels de lave et protégées de la houle par des murs, où chacun peut poser sa serviette.
La journée se termine par l’une des plus belles nuits passées sur l’île, dans un hôtel rural à 10 mn en voiture d’Agaete, au nom de Las Longueras.
Au détour d’un virage, la propriété se fait deviner en contrebas, par le rouge vif de ses murs, le vert de ses jardins et le bleu de sa piscine. Cette demeure au style colonial se trouve au milieu d’une exploitation agricole d’orangers, d’avocats, de mangues et de papayes. Un dépaysement et une élégance rares. Les chambres, quoiqu’un peu vieillottes, donnent sur de longs couloirs aux rideaux qui volent et sur les espaces extérieurs luxuriants. Nous profitons de la piscine entourée de bougainvilliers et devinons ce paysage de montagnes impressionnantes tout autour.
Il est temps d’aller les voir de plus près. Deux heures de voiture nous séparent du centre de l’ile, à 1270 mètres d’altitude, le village d’Artenara.
Pour y arriver, nous traversons, par bien plus de 1270 virages, d’immenses bois de pins canariens et d’amandiers, avant de nous garer. Juanarte, propriétaire du restaurant familial Arte Gaia, nous accueille et nous conseille (avant de manger) d’aller visiter deux des musées de la ville : le musée ethnographique et le centre d'interprétation de Risco Caído et des Montagnes Sacrées de Gran Canaria. On y trouve la réplique d’une habitation troglodyte pré-hispaniques dans le premier, et des répliques de grottes utilisées pour des rites religieux, entre autres laissant entrer les rayons de soleil selon les solstices d’été et d’automne, dans le second.
Après ces visites, déjeuner à Arte Gaia est un moment fort agréable, du Queso de Flor, du lapin, des boulettes de bœuf, des pommes de terre…. et le fameux Churros y Chocolate, de délicieux beignets et un chocolat chaud onctueux. Une chose est sûre, nous sommes en Espagne.
Nous devinons, depuis les nombreuses terrasses de la ville, le fameux Roque Nublo, monument naturel majeur de l’île, monolithe de basalte de 90 mètres de haut dominant un paysage lunaire et accidenté, à 1813 m d'altitude. Dans le rétroviseur, face à nous, sur le côté, il est toujours là et nous le contournons de loin. A chaque virage, montée, col des plus vertigineux, nous croisons sur la route autant de cyclistes que de moutons, autant dire, beaucoup.
Petite halte à Tejeda, non loin de là, ainsi qu’au Parador de Cruz de Tejeda, hôtel SPA à la James Bond, qui se confond avec le paysage, tout en hauteur, faisant face à une vue époustouflante. Le plus ? La piscine qui se prolonge jusqu’à une forêt de pins semble surplomber toute la vallée.
Il est temps maintenant de reprendre la route pour enfin gagner le sud de Gran Canaria. Les virages emblent encore plus nombreux, les cyclistes et les moutons aussi. La mer se devine enfin.
Nous voilà arrivés à Maspalomas, ville connue pour son site naturel de dunes à perte de vue, le long de la mer. Cette station balnéaire regorge d’hôtels all-inclusive, dont le nôtre, le Seaside Palm Beach. Il fait chaud, le soleil tape fort, et ce micro-désert nous tend les bras. Les Dunes de Maspalomas sont un espace naturel unique sur les Îles Canaries pour leur beauté et la variété de l'écosystème qu'elle héberge. Protégé par le gouvernement des Canaries comme réserve naturelle spéciale, cet espace de 400 hectares comprend une plage splendide, un champ de vives dunes de sable organique, un bois de palmiers et un lac saumâtre. Un mélange de désert et d'oasis… Et puis laisser ses empreintes sur l’arête des dunes n’a pas de prix. Notre enfance remonte à la surface, jouer avec le sable et regarde la mer, hors de tout, sur un continent miniature au milieu de l’Océan Atlantique. En voilà une bien belle idée….
CARNET D’ADRESSES
Hotel Suites 1478, @suites1478
El Canaia de Cano, @elcanaiadecano
La Bodega de Guia, @turismo_guia
Casa Romantica, @restaurantecasaromantica
Finca Los Berrazales, @berrazalescoffeeandwine
Hotel Rural Las Longueras, @laslonguerasagaete
Arte Gaia, @arte_gaia
Parador de Tejeda, @paradores
Seaside Palm Beach Hotel, @seasidepalmbeach
Informations pratiques :
La compagnie Vueling propose des vols directs à Las Palmas de Gran Canaria depuis Paris CDG cinq fois par semaine.