Dans la cabane de Jean-Guillaume Mathiaut
En ce vendredi d'Octobre, après une heure de transilien, nous arrivons en gare de Bourron-Marlotte pour une visite peu ordinaire, celle de l'atelier de Jean-Guillaume Mathiaut. Nichée dans le département de Seine-et-Marne, Bourron-Marlotte séduit par son charme et sa beauté naturelle. Entourée de forêts luxuriantes, cette petite ville offre un cadre idyllique. Si la région est réputée pour ses paysages, ses rivières paisibles et ses sentiers boisés, elle est avant tout un lieu de prédilection pour la contemplation. La commune de Bourron-Marlotte a une riche histoire artistique, ayant attiré de nombreux peintres, artistes et cinéastes au fil des ans :Renoir, Monet ou Cézanne, Zola y a écrit « l'Assommoir » et Jean Renoir y a tourné des films.
Issu de ce petit village, Jean-Guillaume Mathiaut est revenu aux sources. Après une enfance difficile et une brillante carrière en architecture, l'artiste rachète une ancienne écurie, qu'il retape en 145 jours en 2020. Face à la nature et à lui-même, il a su transformer ce lieu en une immense cabane/atelier. S'il apparaît vêtu tout de noir, un bonnet vissé sur la tête, son visage s'éclaire dès qu'il se met à conter ses histoires. De son âme d'enfant, il s'est construit son univers.
A la lisière des bois, cette magnifique cabane devient un refuge où il vient travailler avec pour bruit de fond, la nature. Il construit ses fétiches comme de petits personnages de la forêt et ses meubles semblent sortir d'un conte. Jean-Guillaume travaille sans relâche avec Miguel. Les deux compères, n'utilisent jamais de clous ou de vis, tout n'est qu'assemblage pour chacune des pièces qui sort de cet atelier. Entre tradition et modernité, les jointures qu'il a appris au Japon viennent contraster les arrêtes tranchantes de ces œuvres en chêne.
Mathiaut a su tracer un chemin artistique unique, s'il récupère les arbres tombés comme matière première, il en fait de véritable petits bijoux vendus dans les galeries de la scène artistique européenne et au delà.
Ce matin là, le soleil d'automne entrait tout doucement dans l'atelier, les brioches chaudes nous attendaient et la visite de l'atelier fut une expérience immersive. Si l'entrée est mise en scène dans chaque détail, on navigue à l'étage dans de petits espaces continus où les puits de lumière surgissent. De retour au rez-de-chaussée, direction l'atelier où l'on est comme propulsé dans un autre lieu. Le grand poêle à bois, chauffe l'espace cathédrale, les grandes baies vitrées noires laissent la lumière éclairer les pièces en cours de fabrication, deux trônes à l'encre de Chine ce jour-là et l'air vient soulever délicatement les sciures de bois. On scrute chacune des commandes et pièces rangées dans cet atelier où le bois est méticuleusement classé et rangé. Pour Jean-Guillaume Mathiaut, son atelier est également un lieu de rencontres ; Il y invite ses amis, ses clients et les gens du village.
Une fois entré dans ce lieu, il est difficile d'en ressortir, si l'âme de l'artiste et de son compère y sont présents, on promet de revenir une prochaine fois profiter de la forêt un peu plus longtemps et suivre le reste du processus créatif de Jean-Guillaume Mathiaut.
L’atelier de Jean-Guillaume Mathiaut à Bourron-Marlotte